“Pourquoi j’ai eu envie de retourner en thérapie pour ma santé mentale” “Pourquoi j’ai eu envie de retourner en thérapie pour ma santé mentale”

“Pourquoi j’ai eu envie de retourner en thérapie pour ma santé mentale”

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Texte Nolyne Cerda

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Retourner en thérapie, c’est bon signe

Prendre soin de sa santé mentale est de moins en moins tabou. Alors, si passer le seuil de la porte d’un.e professionnel.le pour la première fois est de plus en plus commun, quid d’y retourner quelques années après ? Bonne nouvelle : ce n’est ni un échec, ni une honte, c'est au contraire la preuve que vous allez bien. Nicolas, 25 ans, témoigne de ses expériences et la psychanalyste et coach thérapeute, Carine Hahn, nous aide à y voir plus clair.

Se faire aider demande action et courage

« Tu vas voir un psy ? Mais tu n’es pas fou pourtant ! » ou « Ça fait autant de temps que tu es en thérapie, ton psy doit être mauvais « ou « Tu remets ça ? Mais qu’est-ce que tu n’avais pas compris la première fois ? » Ce florilège de remarques montre autant les constructions erronées qui planent autour de la psychanalyse que la méconnaissance du sujet. Parler à un inconnu n’est pas une partie de plaisir mais c’est nécessaire. « J’ai vu ma psy pour la première fois quand j’avais 14-15 ans. Je venais de perdre ma meilleure amie qui était décédée d’une leucémie et je n’arrivais pas à faire mon deuil. A l’époque, j’étais en internat dans un lycée agricole. Or dans le monde rural, les gens sont durs et il n’y a pas de place pour les sentiments. Je n’arrivais pas à rentrer dans ce que je peux définir avec le recul comme un moule hétéro conservateur et macho. Un jour j’ai craqué et ma mère m’a accompagné voir cette psy avec qui ça l’a fait tout de suite. C’est une chance. Car je me suis senti immédiatement à l’aise. Elle était là, devant moi et elle m’écoutait. J’avais besoin de ça, que l’on m’écoute sans me sentir jugé », commence par nous expliquer Nicolas avant de poursuivre : « Ce n’était pas évident de me livrer, c’était même éprouvant parfois mais je sentais que c’était vital. Il fallait que j’ouvre les vannes. » Pour la psychanalyste Carine Hahn, commencer une thérapie, c’est « l’affaire de relation entre deux personnes ». Il est donc important de se sentir bien là où on est et « ne pas avoir peur d’aller voir un autre professionnel si le courant ne passe pas. » Selon Carine Hahn, la thérapie n’est pas un acte magique et facile mais c’est bien « une action qui demande énergie et volonté personnelle. Il faut être prêt à changer et faire bouger les choses. Il faut du courage pour changer. »

Du besoin d’être écouté

Pour Nicolas comme pour Carine Hahn, la clé réside dans l’écoute : « Séance après séance, chaque vendredi soir, on parlait et on démêlait un nœud dans lequel il y avait plein de fils et chaque fil était une difficulté dont je n’avais pas forcément conscience. Ma psy ne m’apportait pas de réponse mais elle posait les bonnes questions, celles qui me permettaient de mettre seul le doigt sur ce qui n’allait pas. J’ai ressenti aussi le besoin d’espacer puis d’arrêter mes séances. Elle m’avait donné les clés pour avancer et m’interroger sans honte. C’est pour cela que, lorsque j’ai ressenti le besoin de retourner la voir quelques années après, j’y suis allé sans difficulté. J’étais capable de dire à temps que ça n’allait pas pour me protéger de moi-même, de mes idées noires. J’avais 18 ans, j’arrivais à Paris, je me confrontais aux questions des jeunes de mon âge à savoir la vie d’adulte, la sexualité… J’ai fait une grosse dépression mais ayant déjà une idée de comment se passait la thérapie, j’y suis retourné sans crainte », raconte le jeune homme de 25 ans.

L’apprentissage de soi prend toute une vie

Pour Carine Hahn : « Il y a des choses que l’on comprend à un moment donné dans notre vie que l’on n’aurait pas saisi quelques mois ou années auparavant. Tout est affaire d’expérience, de moment de vie. Recommencer une thérapie après en avoir fait une n’est donc pas un échec, c’est agir avec courage pour s’en sortir. On a tendance à oublier que notre inconscient cache des choses positives. Un professionnel est celui qui permet d’atteindre ces espaces cachés pour aller mieux. Ça prend toute une vie de se connaître, c’est ce qui fait son sel ! Alors, il n’est pas anormal de suivre tout au long de son existence plusieurs thérapies qui peuvent avoir des approches différentes. » Car, en effet, il existe de nombreuses solutions pour prendre soin de sa psyché : thérapie, analyse, EMDR (la désensibilisation et le retraitement par les mouvements oculaires), hypnothérapie etc. Le tout est de trouver la méthode qui conviendra le mieux. Nicolas de conclure : « Moi j’aborde la thérapie comme une aide à passer des grandes étapes de vie et c’est donc pour cela que je ne considère pas le fait d’y retourner comme un échec mais bien une envie d’avancer sereinement et correctement. »

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