“Pourquoi j’ai adopté la moustache en période de confinement”

L’hégémonie de la barbe serait-elle menacée par une vague hygiéniste préférant une moustache bien taillée qui ne dépasse pas du masque de protection face au Covid 19 ? Maël et Jonas ont justement profité de l’isolement du confinement pour sauter le pas et finalement se laisser convaincre.

Maël, 31 ans, social media strategist et illustrateur

Je crois que j’ai toujours rêvé de porter une moustache, sans trop oser me lancer. Même dans mes autoportraits illustrés, mon personnage porte la moustache. C’est vraiment comme ça que je me visualisais. J’ai profité des confinements pour convaincre ma fiancée. Au bout de 3 mois de négociations, elle a accepté, et c’est même elle qui m’a rasé !

On n’aura jamais autant le temps de changer de tête que maintenant, en fait ! Même si on se loupe, ce sera plus facile à assumer vu qu’on sort moins et porte des masques. Émancipé du regard des autres qui peut jouer comme une forme de censure, j’ai enfin réussi à sauter le pas, et je suis hyper content du résultat.

J’ai reçu quelques vannes comme quoi je ressemblais à un acteur porno des années 1970 au début, mais maintenant mes potes trouvent que ça me va bien. En fait, ça ne demande pas plus d’entretien qu’une barbe. Un coup de peigne et de ciseau de temps en temps suffit. Je m’occupe juste de tondre ma barbe une fois par semaine. Je n’ai pas fait ça pour me distinguer, mais force est de constater que dans un océan de barbus, ça change d’être moustachu !

(The Weeknd, Jared Leto, et Bad Bunny arborent la moustache)

Jonas, 37 ans, éditeur

Je n'ai malheureusement pas une pilosité très dense, donc ça fait vite ridicule si je laisse pousser ma barbe plus d’une semaine. Au premier confinement, j'ai tenté la décoloration blond platine, au second la moustache. Comme chaque semaine, je me rasais la barbe, sauf que cette fois d’octobre 2020, j'ai stoppé à l'étape moustache. J'ai passé la tête hors de la salle de bain, ça a fait rire mon mari et je me suis dit pourquoi pas la garder.

Le confinement a clairement joué dans cette décision : j'étais masqué ou à la maison la plupart du temps, donc je ne risquais pas de recevoir des pierres en me promenant dans la rue ! Les rares personnes qui m’ont vu moustachu ont toutes eu des réactions plutôt positives. Elle a un certain potentiel érotique que je ne soupçonnais pas.

On peut constater en novembre quand elle fleurit pour la bonne cause de #Movember (mouvement de prévention des cancers masculins) que ça peut vite tourner à un revival Jean Ferrat, option restes des précédents repas. Une moustache, c'est de l'entretien et de la vigilance : c’est ce qui fait que ça ne va pas à tout le monde, à mon avis. C'est du boulot, mine de rien. Il faut la tailler régulièrement pour conserver la bonne longueur et le dessin qui correspond à son visage. On peut vite se retrouver sans s'en rendre compte avec une belette morte sous le nez.