Dans la routine de Xavier Petet Dans la routine de Xavier Petet

Dans la routine de Xavier Petet

Entretiens

Photos Victoria Paterno

Texte Matthieu Morge Zucconi

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L'avocat en fusions acquisitions parle barbe chez les avocats, nuits au bureau et boxe.

“Je n'ai pas beaucoup dormi hier soir, donc je n’ai peut-être pas une super mine !”, nous dit-il alors que nous arrivons chez lui, dans le 7ème arrondissement de Paris. Xavier Petet, 34 ans, est avocat et (ancien) restaurateur. Dans son salon, où l’on trouve notamment un somptueux bar, il nous a accueilli pour parler port de la barbe chez les avocats, fusions acquisitions et nuits au bureau.

Xavier, que fais-tu dans la vie ?

Je suis avocat en fusions / acquisitions depuis 10 ans et je suis père de 2 enfants. J’ai 34 ans, et je vis à Paris.

Ton job, ça consiste en quoi ?

En deux mots, j’interviens sur les aspects juridiques et contractuels d’une opération d’acquisition ou de cession : il s’agit soit d’un achat, soit d’une vente des actions d’une société. Dans un deal, il y a généralement une première phase de revue de documents, pendant laquelle on étudie l’ensemble de la documentation de la société qui va être achetée ou vendue, puis une phase de négociation, la partie la plus intéressante. La conclusion du processus, c’est le “closing”, le moment où on réalise l’opération. Le timing est variable : certains deals peuvent prendre 2 semaines, d’autres plus d’1 an !

Quel a été ton parcours ?

C’est un parcours assez classique : j’ai fait des études de droit, puis j’ai eu envie de vivre à l’étranger et le cabinet m’a permis de m’installer à Londres pendant 6 mois. Quand je suis rentré, j’avais envie de créer quelque chose, ce que le métier d’avocat ne me permettait pas vraiment de faire : j’avais du mal à vivre avec l’idée de ne pas laisser de trace. J’ai donc ouvert un restaurant, le Clint, avec un espace café et une épicerie. J’avais envie d’une démarche plus entrepreneuriale, de réfléchir à une image, à un lieu.

Depuis, le restaurant a fermé ?

Non, nous avons simplement vendu. De mon côté, je m’occupais essentiellement de l’épicerie : ça consistait à sourcer les produits, à aller voir les créateurs et producteurs. Je m’occupais aussi de la communication et de l’image du restaurant. Le métier de restaurateur, ça consiste globalement à gérer des problèmes en permanence - ça prend un temps fou. De l’autre côté, le métier d’avocat est très stimulant. Je continue à le faire avec beaucoup de plaisir !

Justement, quels sont tes horaires ?

Je n’ai pas vraiment d’horaires, ça dépend du boulot. Le matin, je suis allergique au réveil, j’aime me réveiller naturellement. Je supporte assez mal l’idée d’une sonnerie qui me réveille. Ceci dit, je peux arriver au bureau très tôt, avant 8:00, et il m’arrive aussi d’y passer la nuit. Bien sûr, plus tu gagnes en expérience, moins tu le fais, mais ça arrive toujours car les fusions / acquisitions, c’est un enchaînement de deals, et donc des cycles. Tu dois signer dans les temps !

J’imagine que passer des nuits au bureau t’oblige à être équipé.

Oui, le bureau, c’est une deuxième maison ! J’y garde des produits : j'ai une brosse à dents Horace, du dentifrice, du shampoing, du déodorant, le gel douche à la fleur d'oranger, mais aussi un costume sur cintre, une cravate… On a des douches au bureau, donc je peux très bien me préparer là-bas au besoin !

Dans ton cabinet, les codes à respecter sont stricts ?

Il y a des codes à respecter oui. Longtemps, par exemple, la barbe a été mal vue. Quand j’étais jeune avocat, on était pas beaucoup à porter la barbe ! Aujourd’hui, c’est devenu la norme chez les juniors. Les clients aussi suivent cette mode, qui touche jusqu’aux équipes de fonds d’investissement ! Vestimentairement, c’est pareil : à l’époque, le costume - cravate était une règle absolue, aujourd’hui, il y a plus de liberté. Je ne porte en principe pas de cravate si je n’ai pas de réunion.

De ton côté, tu portes la barbe. Comment en prends-tu soin ?

Je ne la porte pas tout le temps ! Parfois, j’ai envie d’utiliser un blaireau, alors je me rase. Parfois, je vais chez le barbier. Pour les cheveux, c’est pareil. Parfois, je vais les laisser pousser, et d’autres fois les couper. Les gens me disent que je change de tête régulièrement ! Je ne vais jamais chez le même coiffeur. Avant je voyais toujours le même. Une fois, il n’a pas pu me prendre, donc j’ai été ailleurs. Depuis, je change tout le temps !

En terme de produits, qu’utilises-tu ?

À la maison, je n’utilise pas énormément de produits, j'utilise ce qu'il y a. J’ai une peau sèche, donc je m’hydrate pour contrer ça. J’utilise peu de produits parfumés, et je privilégie des produits naturels, bio. Le gel douche et le shampoing, par exemple, c’est très doux.

Ton travail a l’air très prenant. Comment t’y prends-tu pour déconnecter ?

C’est un job qui prend aux tripes. Si tu veux bien conseiller un client sur une opération, il faut vivre avec en permanence. C’est parfois difficile de décrocher. Je m’impose des moments off, où je laisse mon téléphone de côté. De temps en temps le soir, quand je rentre, j’aime faire un cocktail au bar, laisser de côté tout ça. Le week-end, on part à la campagne, les enfants adorent, c’est très sympa en été comme en hiver. C’est important, surtout quand on a des enfants, cet équilibre. Il est certain que ce n’est pas toujours évident de jongler entre vie de famille et vie professionnelle. Ma chance, c’est que le cabinet dans lequel je travaille a à cœur de nous permettre de préserver un peu de temps pour nous, mais trouver un équilibre reste un gros challenge quand tu es avocat.

Tu fais du sport ?

Je m’étais inscrit à la boxe. J’adorais y aller le lundi matin à 8:00. Ça me permettait de commencer la semaine avec quelque chose d’intense. On y allait avec des mecs du bureau, mais avec les enfants, il est dur de trouver le temps. Une fois que tu as lâché, le sport, c’est compliqué pour reprendre ! J’aime beaucoup jouer au foot aussi. Mais là j’ai vraiment besoin de m’y remettre !

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