Dans la routine de Sébastien de Turenne

Dans la routine de Sébastien de Turenne

Entretiens

Photos Louis Muller

Texte Matthieu Morge-Zucconi

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Nous parlons boxe, minimalisme et crème pour les mains avec notre traducteur.

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Sébastien de Turenne est quelqu’un que nous connaissons bien : il assure tous les besoins en traduction anglaise de Horace. Puisque nous vivons dans le même quartier, nous avons décidé de nous retrouver dans un café de son choix où des instruments de musique sont en libre-service - heureusement, personne n’a eu l’idée de jouer une mauvaise reprise de “Wonderwall” durant notre entrevue.

Salut Sébastien, que fais-tu dans la vie ?

Je m’appelle Sébastien de Turenne, je travaille à la Fédération Internationale Automobile, où je fais de la communication interne. Je suis aussi traducteur freelance, notamment pour Horace, et auparavant pour le magazine WAD ou le salon de prêt-à-porter MAN/WOMAN.

La FIA est l’une des fédérations les plus connues dans le monde du sport, comment ça se passe au quotidien ?

Il faut savoir que la FIA est divisée en deux pôles, le pôle sport, qui gère le sport automobile, et le pôle mobilité, auquel je suis assigné, qui gère plutôt les questions de sécurité routière et autres. J’ai des horaires de bureau normaux, ce qui est un peu ce que je cherchais après une expérience dans la communication financière où il y avait énormément d’heures supplémentaires. Tout se passe bien. L’avantage, c’est que nous voyageons toujours en première classe.

Comment as-tu commencé à travailler comme traducteur ?

J’ai grandi en France d’une mère anglaise et d’un père français. Plus jeune, j’avais des goûts un peu atypiques, j’étais très branché par FUBU (ndlr : For Us By Us, une marque de streetwear américaine). Mes parents ont vite refusé de sponsoriser mes goûts, donc je suis parti travailler en Angleterre. Je parlais alors aussi bien anglais que français, alors j’ai enchaîné avec une école de traduction, l’Ecole Supérieure de traduction et de relations internationales à Lyon. La traduction, c’est difficile, les gens ne comprennent pas forcément le temps que ça peut prendre - on m’a déjà dit qu’il suffisait de mettre le texte dans le “logiciel Google Traduction”, par exemple.

Ton travail en bureau joue-t-il sur la manière dont tu t’habilles ?

Pas vraiment, j’ai le droit de porter la barbe, mais j’ai tout de même un uniforme. Je porte une chemise blanche tous les jours, souvent un chino, une paire de Desert Boots. J’ai récemment adopté une approche minimaliste, je possède peu de choses et me débarrasse de tout.

C’est-à-dire ?

Tout simplement que je jette tout ce dont je n’ai pas besoin. Je manque de place chez moi, donc je ne garde que le strict minimum. Je fais énormément de tri. Le plus dur, c’est de se séparer de ses effets personnels la première fois. Les livres, aussi, c’est difficile de s’en séparer.

Pourquoi les livres en particulier ?

Car il y a ceux que l’on a lu et que l’on a aimés, ceux que l’on a pas lus et qu’on souhaite lire, ceux qu’on nous a offert et qu’on sait que l’on ne va pas lire mais qui ont tout de même une valeur sentimentale… De manière générale, j’ai du mal à me séparer du papier.

Tu choisis donc de meilleurs essentiels.

Exactement, ce qui est valable pour tout, des vêtements aux produits que j’achète sur Horace. Pour les produits de soin par exemple, je n’achète que ce dont j’ai besoin. Le déodorant Baxter of California, le nettoyant et l'hydratant Horace, que j'ai pu tester en amont et découvrir un peu avant tout le monde, et l’huile pour barbe Hommer, sont parmi mes essentiels, comme le blaireau.

Je sais que tu es aussi particulièrement friand de la crème pour les mains Ren Skincare.

Oui, j’en possède trois bouteilles. J’en ai une chez moi, une chez ma copine, et une au bureau. Au bureau, il y a beaucoup de curiosité autour de cette crème. J’ai une sorte de pouvoir avec, je décide de qui peut l’utiliser (rires). Si j’aime bien quelqu’un, je peux même lui proposer de l’essayer. Ce n’est possible que parce que je sais que la crème est bien.

Tu utilises un blaireau alors que tu es barbu, peux-tu m’expliquer comment ?

Je l’utilise sur les contours de ma barbe, avec le rasoir de sûreté. Ensuite, un petit coup d'après-rasage Baxter et c'est parti. Une fois que tu as commencé à te raser au blaireau, tu es forcément addict. Cela crée un véritable rituel, tu as vraiment l’impression de prendre soin de toi. Je l’utilise tous les deux jours.

Quelles sont tes autres habitudes ?

Je prends soin de ma barbe seul, j’ai choisi de ne pas l’avoir trop longue car cela nécessite trop d’entretien. Je n’aime pas trop qu’on me touche, je ne suis donc pas adepte du barbier et du coiffeur. Les cheveux, je fais ça à la tondeuse, mais je suis chauve, donc c’est facile.

Tu perds tes cheveux depuis longtemps ?

Depuis que j’ai environ dix-huit ans. Ce n’est pas une fatalité, j’avais des cheveux plutôt drus. Un peu comme Novak Djokovic, tu vois ? Vraiment pas terrible. Ma mère m’a offert une tondeuse et depuis je le fais moi-même. Elle l’a bien plus mal vécu que moi.

Comment s’organise ta matinée ?

Je me réveille à 7h tous les matins. Je fais quelques pompes, des abdos, puis je m’occupe de mes cheveux (tous les deux jours) et de ma barbe, comme je te l’expliquais plus tôt. Ensuite, je prends mon petit-déjeuner. Des Weetabix et du thé au lait. Je suis anglais, souviens-toi. Je me rends ensuite au bureau, en métro.

Tu fais du sport, à part tes exercices matinaux ?

Je vais à la boxe 3 à 4 fois par semaine, au Battling Club dans le 10ème arrondissement. Je fais de la boxe anglaise, les poings me suffisent amplement.

Tu boxes depuis longtemps ?

Au Battling Club, oui, depuis deux ou trois ans. Avant ça, j’ai fait du basket, mais je sortais de l’entraînement stressé, je crois que je préfère faire du sport seul. J’ai commencé la boxe à Lyon, j’allais dans des salles plutôt “crades”, avec des gens qui venaient vraiment là pour frapper. La boxe, c’est super, ça me défoule vraiment. Ce qui est drôle, c’est qu’on se fait souvent une idée de ce que ça va faire de se prendre un coup de poing avant le premier entraînement, mais c’est très loin de la réalité. Ça fait vraiment mal.

Comment fais-tu pour garder bonne figure même en cas de mauvais coup ?

L’arnica, c’est magique. Mais le vrai secret, c’est d’utiliser un baume à lèvres. Le protège-dents, c’est fatal pour les lèvres, il faut absolument les protéger. Le protège-dents, qui a aussi pour but d'empêcher que l'on se morde la langue, vient se poser sous les lèvres, les rendant ainsi plus propices à recevoir des coups en cas de poing au visage. Moins elles sont sèches, moins c’est douloureux.

Photos : Louis Muller

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