Dans la routine de Paul Byrne Dans la routine de Paul Byrne

Dans la routine de Paul Byrne

Entretiens

Photos Alastair Nicol

Texte Matthieu Morge-Zucconi

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Le DJ Apiento et fondateur de Test Pressing parle produits naturels, vélo et fête.

Paul Byrne est un homme occupé. Il jongle entre le studio de design avec lequel il travaille, Village Green, et sa vie de DJ et de boss d’un site de musique (il s’occupe de Test Pressing, où il met en avant de la musique que l’on pourrait qualifier de “Baléarique” - la musique typique des clubs d’Ibiza). Ce n’est donc pas une surprise lorsqu’il nous demande de le rencontrer à son bureau. Idéalement situé à un jet de pierres du bouillonnant Broadway Market, c’est un espace épuré mais rempli de disques, livres, et de travail sur des projets en cours. Il s’est assis avec nous pour parler de son amour pour les produits bio, de ses déplacements à vélo et de comment il concilie musique et design.

Bonjour Paul. Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Paul Byrne, j’ai 44 ans. Je supervise un site appelé Test Pressing. J’ai un pseudonyme, Apiento, sous lequel j’ai un show sur la radio NTS et fais de la muisque avec plusieurs personnes. Je fais aussi parti d’un studio de design appelé Village Green. Nous travaillons avec Nike, la Tate Modern, le Barbican Centre, et d’autres marques globales. Pour résumer.

Quand as-tu lancé Test Pressing ?

Test Pressing a 10 ans. Il a été lancé le 1er octobre 2008. C’est une passion plus qu’un travail, pour être honnête. C’est un site de musique, où nous partageons et chroniquons de la musique, et interviewons des gens. Nous avons un show mensuel sur NTS. C’est amplement suffisant pour moi, car trouver de la musique prend beaucoup de temps. Il y a aussi des invités. NTS est une plateforme sur laquelle il est très agréable d’évoluer. Ils croient en le pouvoir des spécialistes, et les laissent faire ce qu’ils veulent. On ne m’a jamais dit quoi faire dans mon show. Je fais ce que je veux, ce qui est génial. C’est un luxe.

La musique que tu joues et mets en avant sur Test Pressing peut être qualifiée de “Balearic”. Comment as-tu commencé à t’intéresser à ce genre ?

J’ai connu la musique Baléarique au début des années 90. Un de mes meilleurs amis, Phil Mison, était DJ au Café del Mar quand c’était encore très bien. Ça a changé depuis, mais à l’époque c’était un bar au milieu de nulle part. Phil me faisait ces cassettes de musique qui allaient de Penguin Café Orchestra à la techno la plus pointue en passant par le classique ou Ennio Morricone. C’est là que j’ai compris que la musique était un champ immensément large. Bien sûr, la musique a évolué depuis. Avec Test Pressing, nous couvrons un vaste champ. La musique est saisonnière. La musique baléarique est différente en hiver, pour moi. En hiver, je préfère écouter de la techno lente, ou de la world music. Je pense que pour Test Pressing, l’important, c’est de montrer ce qui est en marge du mainstream, et garder une oreille curieuse.

Comment parviens-tu à concilier ton travail au studio, et ce que tu fais avec Test Pressing ?

On écoute de la musique toute la journée, et NTS probablement la moitié de la journée. C’est naturel, tout simplement. Tout le monde est intéressé par la musique dans le studio : il y a quelqu’un qui aime la musique japonaise, quelqu’un qui s’intéresse au reggae… Rien n’est mauvais. Il est très rare que l’on demande à quelqu’un de couper sa musique. Comme nous sommes entourés par la musique, je peux juste faire Test Pressing pendant que je fais autre chose. Je me réveille, écoute un disque, ou quelqu’un va m’envoyer une chanson à écouter. C’est génial. J’ai rencontré beaucoup de gens, tout autour du monde, et on s’envoie de la musique.

Que fais-tu exactement chez Village Green ?

Je m’occupe de la partie business. Je ne designe pas. Je travaille main dans la main avec les clients, ramène de nouveaux clients, travaille sur les projets du début à la fin. Je travaille également avec le creative director, Seb, et on fait des réunions ensemble. Je m’occupe plus de la partie budgétaire, et il s’occupe de la partie créative.

À quelle heure te réveilles-tu ?

Je me lève à 7:00 tous les jours. J’apprends le piano en ce moment, donc je saute du lit et m’assois au piano pour 40 minutes. C’est une bonne manière de commencer la journée ! Avant, je faisais 30 minutes de yoga, mais jouer du piano après avoir bu de la bière la veille a remplacé le jus et le yoga (rires). C’est plus fun !

Tu commences tôt. À quelle heure es-tu à ton bureau ?

On commence à 10:00, mais j’essaye d’être là pour 9:30 tous les jours. Je vis dans le sud de Londres, donc venir ici me prend environ 1 heure. Je fais une partie de mon trajet en vélo. J’essaye d’éviter le centre-ville pour rendre le trajet aussi agréable que possible. Mon vélo est un vélo pliable, donc je peux le mettre dans le train. Je pourrais faire tout le trajet, mais je n’ai pas encore bravé cette épreuve ! Je pars à 8:30, m’arrête à la boulangerie pour prendre du pain pour le bureau, et voilà.

Raconte moi une journée de travail typique.

J’ai beaucoup d’emails, 2 ou 3 rendez-vous et réunions pour des projets par jour, et le reste de la journée consiste à gérer les projets en cours. Je suis assez routinier : je m’assure d’avoir toujours une heure au milieu de la journée pour sortir et marcher jusqu’à la librairie. On travaille jusque 18:30 mais parfois, on reste plus longtemps, si on doit livrer quelque chose. L’atmosphère est géniale ici donc, après 17:30, si tu veux une bière, il y en a toujours, comme du vin d’ailleurs. Sur le chemin du retour, on a un superbe canal jusqu’au train qui me ramène dans le sud de Londres.

Quels produits utilises-tu le matin ?

Je suis assez fainéant, quand il s’agit de grooming. J’essaye de simplifier au maximum ma routine, au point que je choisis mes vêtements de plus en plus neutres, afin d’avoir moins de choix à faire. J’utilise des produits naturels, bio, de préférence : gel douche, nettoyant visage, shampoing, dentifrice… Je me rase tous les deux jours environ. Si j’ai une réunion importante, je me rase, sinon, non. Pour les marques, ça dépend. J’utilise des marques comme Dr. Organic, Yes To… Les produits Horace ont l’odeur de produits que tu veux utiliser avec attention, pour en profiter, et ils sont beaux. On travaille dans le design, donc on est attentifs à ce genre de choses : ce sont de très beaux produits. C’est clairement une marque bien pensée. Ce sont ces touches-là, qui permettent à la marque de connecter avec son audience, je pense.

Comment as-tu commencé à t’intéresser aux produits naturels ?

C’est venu avec le fait de faire plus attention à ce que je mange. Je suis devenu végétarien. Depuis, je fais plus attention aux choses que je consomme.

Est-ce que tu arrives à prendre du temps pour toi et déconnecter du travail ?

Ces 4 derniers mois, j’ai appris à me relaxer, et à ne pas me faire de souci pour la première fois depuis 4 ans. Avant ça, il y avait toujours quelque chose à faire, notamment car je m’occupais d’un label pour les 2 Many DJ’s, designé par Thomas de ILL Studio, ce qui prenait beaucoup de mon temps libre. Maintenant, j’aime bien rentrer chez moi et ne rien faire. J’ai un studio d’enregistrement à la maison, donc parfois, j’allume les machines et joue une heure.

Est-ce que tu mixes beaucoup en club ?

J’étais à Belfast le week-end dernier, et avant ça on a fait une fête à Londres pour célébrer les 10 ans de Test Pressing, mais je ne suis pas si fan du djing. Tous les ans, on va à un festival en Croatie, Love International. C’est incroyable. L’atmosphère est géniale. On joue de 6:00 du matin à midi, pour que les gens qui sortent de club et veulent toujours kiffer puissent atterrir en douceur. On fait aussi une série de compilations avec eux. La première, avec Gatto Fritto, vient de sortir. La prochaine sera par... On ne peut pas encore le dire !

La fête t’ennuie, maintenant ?

Tu sais, je dans la musique depuis que j’ai 18 ans. J’ai travaillé pour un label appelé Guerilla Records, fondé par William Orbit qui est un gros producteur maintenant, il a notamment fait “Ray of Light” pour Madonna. Après ça, j’ai bossé pour un label appelé Junior Boy’s Own pour près de 10 ans. Il y avait les Chemical Brothers, Underworld, beaucoup de House. Ça impliquait beaucoup de sorties (rires) ! Je n’étais pas aussi hédoniste que certains, cela dit. Mais avec l’âge, tu commences à t’intéresser à la nourriture, à tes amis, à discuter avec eux. C’est différent.

Tu m’as dit que le piano avait remplacé le yoga, mais est-ce que tu fais toujours du sport ?

Il faut que je retourne au yoga. J’ai un ami DJ, Jonny5, qui est un super prof de yoga. Je dois y retourner, mais je ne l’ai pas encore fait. Tout le monde au bureau court (alors que nous parlons, un collègue de Paul rentre d’un footing, ndlr), joue au foot, fait du vélo, donc je me sens un peu coupable de ne pas réussir à faire mes lacets ! Après, je vais au boulot en vélo. Pendant 10 minutes, avant de monter dans le train (rires) !

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