Dans la routine d'O'nonto Zaman Dans la routine d'O'nonto Zaman

Dans la routine d'O'nonto Zaman

Entretiens

Photos Franck Jessueld

Texte Christophe de La Motte

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Le directeur artistique parle rap, produits naturels et Bruxelles.

C’est à Bruxelles, non loin de la place d’Arezzo et de ses fameuses perruches vertes, que nous avons retrouvé O’nonto Zaman, dans un bel appartement plongé dans la pénombre par les bâches des ouvriers du bâtiment affairés à retaper la façade. Nous voilà partis à la découverte de notre hôte autour d’un bon café et entre quelques gratouilles, à Marylin, son chat, star de la séance photo.

Que fais-tu dans la vie, O’nonto ?

Je suis directeur artistique en freelance. Cela me gêne toujours un peu de le dire, même si c’est ce que raconte ma carte de visite. C’est un peu bizarre le concept de D.A. qui n’est pas affilié à, mais c’est mon job : je vais m’occuper du graphisme, de la vidéo, de l’animation et j’en passe, je ne suis pas qu’un exécutant, je vais vraiment chercher à prendre la direction de projets.

Comment t’es tu retrouvé à prendre ce rôle là ?

J’ai commencé par des études aux Beaux Arts de Bruxelles, puis je suis passé par la case cinéma à l’INRACI pendant un an mais le cursus était trop technique et pas assez artistique, donc j’ai embrayé sur des cours de typographie à l’ERG. Là de 21 à 27 ans, j’ai tout plaqué pour suivre ma carrière musicale et ne faire que cela, pour moi cela ne pouvait pas être un projet que je faisais simplement sur mon temps libre. Quand on fait de la musique ou de l’art en général, on ne peut pas faire de compromission et ne pas faire les choses à fond, mais la scène de l’époque n’était pas aussi populaire que celle d’aujourd’hui. Je suis sans doute tombé au mauvais moment mais je préfère ma vie aujourd’hui, je n’ai aucun regret.

Tu penses que ta carrière dans le rap se retrouve dans ton boulot aujourd’hui ?

C’est la musique qui m’a amené à refaire du graphisme. À l’époque je faisais toute ma DA, je coréalisais mes clips, je m’occupais de mes pochettes et mes flyers donc indirectement je suis là grâce à cela. Aujourd’hui je bosse énormément avec des artistes ou des labels de musique donc oui, même si ce n’est plus la même optique.

Comment se déroule ta journée type ?

Je me lève, relativement tôt, beaucoup plus tôt qu’avant, vers 7h30/8h max. Mon rituel c’est café, fruit, yaourt et graines. Pour tenir la forme. Ensuite, ordi, mails, je fais mon planning de la journée et je m’attaque aux différents projets que je mène de front. Souvent, dans la journée, je vais bouger pour un rdv à droite ou à gauche. C’est l’avantage d’être free lance et de ne pas appartenir à quelque chose, cela ne se ressemble jamais, je suis sur des projets très différents et potentiellement en vadrouille pour des repérages ou des tournages donc je ne suis pas toujours devant mon ordi. Je bosse chez moi et je suis bien chez moi, je n’ai pas de soucis de concentration ou que sais je, quand je suis dans ma session, je ne vais pas être parasité.

Tu fais du sport pour décompresser ?

J’essaie mais je n’ai plus vraiment le temps. J’avais entamé la boxe. C’est un peu le sport parfait, tu muscles tout le corps sans devoir faire de la salle avec des machines. Ça c’est impensable, je ne comprends pas ! Mentalement, la boxe c’est prenant, il faut aller au bout. Mon coach, à la fin de la séance, me posait un seau à côté du sac, et il me disait « Si tu fais bien le travail, tu vas vomir. Si tu vomis, tu continues. » Je n’ai pas été jusque là, c’est que je ne suis pas encore à fond. L’objectif, c’est d’y arriver.

Quels produits utilises-tu chaque jour ?

Du grand classique. Je fais bien attention à nettoyer ma peau et, une à deux fois par semaine, je vais utiliser l’exfoliant visage qui me donne meilleure mine. Il y a une chose qui me tient vraiment à coeur et sur laquelle je suis particulièrement regardant c’est sur le fait que les produits soient naturel. Que ce soit de l’alimentation aux produits que je vais utiliser, je suis assez pointilleux sur la chose

Tu portes les cheveux courts, ça te demande beaucoup d’entretien ?

Pour ce qui est de la coupe de cheveux, je suis arrivé à la conclusion qu’il fallait que je m’en occupe moi même. Avec un coiffeur, le dégradé ne correspond jamais à ce que je souhaite, j’étais toujours un peu déçu donc autant prendre le choses en main à la tondeuse. J’ai deux miroirs, un devant et un derrière, le set up est optimal. Ma femme est souvent moins convaincue que moi du résultat et me pousse à aller dans un salon mais je tiens bon !

J’imagine donc que tu n’as pas de coiffeur à recommander. Sinon, quelles sont tes adresses favorites pour goûter à la Bruxelles Vie ?

Pour ce qui est des bars, le Bar du Matin, le Tigre, chez Franz ou encore le Café la Pompe. Tout près de celui ci, pour manger, il y a une adresse que j’adore, c’est le 203. Il n’y a pas de carte, cela change toutes les semaines : petites tables, pas cher, bons petits plats. C’est magnifique.

Qu’est ce que tu aimes particulièrement à Bruxelles, justement ?

Je suis né à Dhaka au Bangladesh, je suis arrivé ici à 3 ans, ma mère est belge, mon père est de là-bas. Bruxelles, c’est clairement ma ville, j’y suis forcément attaché. Après je crois que comme tous les bruxellois, on a un problème sur le fait de se sentir un peu à l’étroit ici. On fait vite le tour mais ce qui est gai, c’est la qualité de vie que l’on a ici. Vivre dans un espace spacieux, sortir dans des endroits où tu as des routines et pouvoir bouger quand tu veux bouger, c’est notre luxe.

Où pourra-t-on apprécier ton travail bientôt?

Actuellement, je bosse sur le second volume du projet d’Isha, un rappeur belge. Le projet s'appelle « La Vie Augmente ». Je m’étais occupé du premier, on avait trouvé cette idée de la photo avec les dents du bonheur qui collait parfaitement. Je le connais de l’époque où je faisais du rap, à l’époque où cette musique ne menait à rien et c’est vrai qu’aujourd’hui le voir repartir dans ce bateau comme un rookie, c’est très cool et c’est un projet qui me tient à coeur. Sinon je m'occupe de l'image d'un gin belge bio, Panda, qui marche bien depuis son lancement récent, et je travaille sur le branding de restaurants, dont un à Waterloo qui devrait ouvrir en janvier et qui va s’appeler « La Cocotte Belge », on vient enfin de tomber d’accord sur le logo. Je suis toujours content quand les choses marchent bien comme cela.


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