Dans la routine de Mathieu Zouhairi
Photos Yves Mourtada
Texte Matthieu Morge-Zucconi
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Le co-fondateur de The Social Food parle voyages, skateboard et travail au lit.
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Il y a quelque chose d’étonnant à découvrir chez Mathieu Zouhairi une grande et suréquipée cuisine. En effet, si le photographe s’est fait connaître pour ses photos de nourriture, celles-ci sont surtout prises en voyage, dans les restaurants ou en extérieur. L’homme serait-il casanier ? “À Paris, on sort assez peu, on dîne beaucoup à la maison”, nous dit-il alors qu’il nous raconte autour d’un thé glacé maison sa routine - entre voyages, skateboard et travail au lit.
Hello Mathieu, est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Mathieu, j’ai 27 ans. J’habite à Paris depuis 7 ans et demi. Je suis photographe spécialisé en nourriture, en voyage et en cocktails. Ma boîte s’appelle The Social Food.
C’est quoi, l’histoire de The Social Food ?
The Social Food, ça existe depuis 3 ans. On a créé ça avec ma copine Shirley, à l’origine pour organiser des dîners privés. Elle cuisinait, je faisais des cocktails. On voyageait beaucoup, et on a commencé la photo - à l’origine comme amateurs, avant d’y prendre goût ! On sort de 7 ans de nuit : j’ai beaucoup bossé au Wanderlust, au Silencio, c’est là que j’ai commencé à faire des cocktails. Aujourd’hui, je pense que c’est beaucoup plus facile de faire ce qu’on veut : tu as 36 000 tutos, tu peux tout apprendre.
En arrivant à Paris, tu travaillais donc dans les clubs ?
Oui. En fait, j’ai fait une école en audiovisuel puis à un moment, j’ai voulu rejoindre Shirley à Paris. Je suis arrivé et j’ai commencé à la plonge au Wanderlust avant de bosser au bar. J’ai appris les cocktails au Silencio, puis aux Bains. À l’époque, on travaillait de nuit et, la journée, on développait nos projets personnels. Ça s’est bien passé : on faisait beaucoup de photos de voyage et des marques ont commencé à venir nous voir pour ça. Les projets personnels prenaient trop de temps, donc on s’est lancés.
Aujourd’hui, vous faites donc de la photo principalement.
Oui, il y a 8 mois, on s’est décidés à se concentrer sur la photo. Mais on a plein de projets différents : on fait un peu de consulting pour des restaurants, une sauce pimentée en collab avec Julien Pham, des shoots, du “food stylism”... C’est varié, c’est très cool.
À quelle heure commence ta journée ?
Je n’ai plus de réveil ! On travaille comme on veut, ce qui est très cool et débloque du temps pour voyager. Après, évidemment, ça dépend des semaines : il y a des semaines de post-production où je peux me lever, aller skater un peu, revenir, retoucher ! Les semaines de shooting, c’est un peu différent. On y est souvent à deux - c’est cool, car on se complète bien. De manière générale, je me lève entre 9 et 10:00, puis je bosse dans mon lit jusqu’à midi.
Ce n’est pas trop dur, justement, de travailler avec ta copine - pour scinder vie pro et vie personnelle, par exemple ?
Tout le monde nous parle de ça ! On est H24 ensemble, c’est vrai. Mais ça se passe très bien. Ce qui est bien, c’est qu’il y en a toujours un moins motivé que l’autre, donc on se booste mutuellement. Parfois, c’est dur de déconnecter, surtout pour moi. J’ai une idée devant la télé, je la partage direct. Il y a toujours des idées, donc il faut que je note tout sur mon téléphone. Avant, je notais ça sur des papiers, mais du coup j’en avais partout !
Tu me parlais toute à l’heure de skate. Tu skates beaucoup ?
Oui ! Je fais 30 minutes à 1h de skate par jour. J’aime bien aller à République. Ça fait 10 ans que j’en fais. C’est un peu mon seul sport, même si je fais du body pump au Club Med Gym (rires) !
Tu as les cheveux assez longs, tu les coupes souvent ?
Non. Je laisse pousser 3 mois, puis je coupe. Je vais dans un vieux salon rue Tiquetonne où la coupe me coûte 20 euros. C’est le bon prix ! C’est pareil pour la barbe : je fais ça avec les ciseaux de la cuisine, ce qui ne plaît pas à Shirley !
En terme de produits, tu utilises quoi ?
J’aime bien le gel douche à la fleur d’oranger. Il a un parfum qui me plaît bien en voyage, après le soleil. Sinon, j’utilise un baume pour le corps Aesop, à l’orange aussi. J’utilise aussi le nettoyant visage et l’hydratant Horace. Pour les cheveux, de temps en temps, je mets une lotion rafraîchissante Sisley. C’est hyper cool.
Tu sors beaucoup ?
Ça fait partie du métier. Il faut aller rencontrer des gens ! En vrai, à Paris, on doit faire 3 ou 4 restos, pas plus. Racines, Tsukiji à Odéon, Carbon, et Faggio sont nos favoris. On cherche un endroit où on se sent bien. On teste quelques endroits, mais on aime aussi faire la cuisine, prendre le temps de faire le marché. En voyage, on fait des marchés, on mange au restaurant, parfois 7 ou 8 fois par jour. On ne fait pas de musées.
Comment tu fais, pour manger 7 ou 8 fois par jour ?
On prend qu’un plat. C’est le secret (rires) ! On va dans un restaurant pour une spécialité, et c’est tout ! Parfois, ça marche, parfois, un peu moins. On mange beaucoup en extérieur aussi - je pense qu’on est des rois du pique-nique !
