Dans la routine de Marc Briant-Terlet

Dans la routine de Marc Briant-Terlet

Entretiens

Photos Louis Muller

Texte Matthieu Morge-Zucconi

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Le cofondateur de Horace nous parle nouveaux produits Horace, bagels au saumon et téléréalité japonaise.

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Marc Briant-Terlet est le co-fondateur de Horace. Sa routine passionne tout le monde au bureau : tous les jours, il est le premier arrivé et le dernier parti, ne se déplace qu’à vélo ou presque, et trouve le temps de jongler entre gestion de notre entreprise et cours de yoga. Il nous semblait donc logique de l’interroger sur sa routine.

À la première évocation de l’idée, Marc n’a pas semblé très enthousiasmé. Il a repoussé de nombreuses fois l’échéance, jusqu’à être forcé - la proximité de nos bureaux m’a permis de lui rappeler tous les jours qu’il était temps de s’adonner à l’exercice. Après de longues tractations, nous sommes tombés d’accord : le moment idéal serait la sortie de nos nouveaux produits. Rendez-vous pris à 9h30 un samedi matin, dans le 18ème arrondissement de Paris, où il vit.

Bonjour Marc, peux-tu te présenter pour les lecteurs de Horace ?

Je suis Marc, j’ai 30 ans et j’ai monté Horace en mars 2015.

Comment t’est venue l’idée de créer Horace ?

C’est très simple. Je cherchais à renouveler un produit, la Hard Water Pomade de Baxter of California, et je me suis aperçu que ce n’était pas du tout pratique pour un homme de trouver ce dont il avait besoin. C’était en mars 2014. À ce moment-là, je travaillais en bureau : je ne pouvais pas aller en magasin, ils étaient fermés lorsque je sortais du travail, et sur le web, il n’y avait rien de simple.

Tu as donc décidé de résoudre ce problème tout seul ?

Le temps de gestation de l’idée a été assez long. J’ai commencé à m’intéresser au sujet, à me dire que je n’étais forcément pas le seul à avoir eu ce problème. J’ai eu le déclic à Praiano, sur la côte Amalfitaine, alors que j’étais en vacances. Je me suis dit : “en fait, il n’y a rien qui réponde à mon problème”. J’en ai parlé à un ami d’école, Kim Mazzilli, rencontré à HEC Montréal, et nous avons décidé de le créer.

À l’époque, tu ne connaissais pas du tout le secteur dans lequel tu te lançais.

Non, je venais plutôt du prêt-à-porter. Mon premier emploi, c’était chez Vans. J’y ai occupé différents postes, et je me suis vite occupé du marketing France. J’ai ensuite quitté Vans pour faire du conseil. Il s’avère que mon premier client, c’était Vans, pour leur stratégie web. Je faisais alors du conseil dans le domaine des vêtements. Je suis ensuite entré dans une grosse structure, où j’ai travaillé pour des clients comme Google ou Dulux Valentine. C’était très intéressant : tu te rends compte que même des sociétés énormes comme Google sont en retard sur certains points. Fin février 2015, j’ai quitté mon emploi et commencé à construire une équipe autour de Kim et moi.

J’ai appris sur le tas, acheté beaucoup de livres sur le sujet, consommé beaucoup d’études, et surtout je parle beaucoup avec nos clients, et les hommes de manière générale, sur le sujet. Maintenant, je suis capable de discuter de manière poussée avec notre laboratoire au sujet de nos formules et de démocratiser cela pour nous clients.

Très vite, Horace a lancé le développement de produits.

Oui. À l’origine, nous avions identifié un problème de service, mais très vite, on s’est rendu compte qu’il y avait aussi un gros problème de produit. On ne se retrouvait pas dans les parfums océaniques et les packagings fluorescents, ni dans les produits hyper luxe à prix prohibitifs. Dès février 2015, j’avais commencé à discuter avec des marques et je me suis rendu compte vite que c’était très compliqué de trouver de bons produits.

Peux-tu m’expliquer comment sont choisis les produits vendus sur le site ?

Nous avons trois conditions à remplir. La première, évidemment, c’est l’efficacité du produit. Il faut qu’il fonctionne. Ensuite, c’est la qualité des ingrédients : nous refusons les produits à base d’huile minérales, souvent des dérivés du pétrole, et les ingrédients bidon comme la taurine. Enfin, il est évidemment préférable que les packagings soient beaux.

C’est à ces trois conditions que répondent les produits Horace, donc ?

Nous avons décidé de lancer des produits pour répondre au mieux aux besoins de nos clients, et des hommes en général, en terme d’efficacité, et de design aussi. Nous essayons aussi de les vendre au prix le plus juste possible : c’est un secteur où il y a tellement d’intermédiaires que les prix des marques montent très vite. Les produits Horace vont directement du labo au lavabo. Nous faisons très attention aux détails, mais surtout, fonctionnons différemment du reste de l’industrie. Chez nous, il n’y a pas le message souvent utilisé pour vendre des produits à des hommes : “porte ce produit et tu vas pécho”. Cela voudrait dire qu’il ne faut plus prendre soin de soi une fois que l’on a réussi à pécho ?

Quelles sont les caractéristiques des produits qui arrivent ?

Ce sont un hydratant et un nettoyant. Nous les avons pensés avec une véritable démarche authentique, un mot que je n’aime pas trop tant il est utilisé à tort et à travers, mais je crois sincèrement que c’est vrai pour nous. Nous concentrons vraiment les actifs, utilisons des huiles végétales et travaillons main dans la main avec nos clients et le laboratoire.

Comment s’est déroulé le développement ?

Il a été très long : ne serait-ce que pour la formule, nous avons échangé durant 9 mois avec le laboratoire, entre le début et le moment où nous avons trouvé la bonne formule. Nous cherchions à avoir des formules en parfaite adéquation avec les besoins des hommes d’aujourd’hui. Par exemple, l’hydratant est facile à appliquer même si on est mal rasé ou barbu. Le nettoyant contient du zinc pour réguler le sébum et ainsi ne pas finir en fin de journée plus brillant qu’une piste de bowling. Nous avions posé en amont de grosses contraintes, notamment sur la qualité des ingrédients. Nous ne travaillons qu’avec des ingrédients objectivés, c’est-à-dire qui ont un effet scientifiquement prouvé, pas comme la taurine.

Nous avons aussi longuement discuté avec des hommes pour comprendre ce qu’ils cherchaient, fait de nombreux tests à l’aveugle, et ne nous sommes satisfaits de notre formule qu’une fois qu’elle remportait les faveurs des testeurs face aux autres.

Parlons un peu de toi. Comment se déroule ta matinée ?

J’ai deux rythmes de vie, celui de la semaine et celui du week-end. La semaine, je me lève à 7h et snooze. C’est dangereux, car j’ai un réveil Braun. Si tu l’éteins, il ne sonne pas une deuxième fois. Je n’utilise plus mon téléphone entre 23:00 et 7:00. J’ai volé cette idée à Lionel Benatia, en lisant son portrait sur Horace.

Quelle est la première chose que tu fais ensuite ?

Je travaille directement. J’allume mon téléphone et regarde ce que j’ai raté sur le site, Facebook, Instagram, mes e-mails. Je fais ensuite un peu d’exercice, avec un 7 minutes workout. Honnêtement, c’est la meilleure formule du monde : tu fais une session intense en moins de dix minutes. Ensuite, je prends une douche.

Quels produits utilises-tu alors ?

Les produits Horace pour le visage. J’ai testé toutes les versions, que ce soit du nettoyant ou de l'hydratant. Cela fait plus d’un an que je les utilise chaque matin. J’ai une peau plutôt réactive, et ils me conviennent bien puisqu’ils sont formulés pour convenir à toutes les peaux, même les plus sensibles. Je m’exfolie une fois par semaine avec notre éponge konjac.

Pour mes cheveux, que je porte courts (je me rends chez ma coiffeuse, la Barbière de Paris, tous les quinze jours et ai mes rendez-vous pris 3 mois à l’avance), j’utilise le Normal Hair Shampoo de Sachajuan, car il est très doux. J’ai, en période de stress, des pellicules sèches. J’utilise alors le Scalp Treatment de Sachajuan. C’est une crème hydratante pour le cuir chevelu, disons. C’est très efficace.

Pour le corps, j’alterne entre différents parfums de Dr. Bronner. J’aime celui à la menthe, celui à l’arbre à thé, celui à l’eucalyptus. En ce moment, je suis d’humeur arbre à thé.

Mon véritable essentiel, sous la douche, c’est mon filtre à calcaire. L’eau à Paris est très dure, donc j’ai installé ce filtre pour rendre l’eau plus douce : ça change tout, j’ai la peau beaucoup moins sèche et ma douche est aussi plus propre.

Quand te rends-tu au bureau ?

Dès que possible : je petit-déjeune là-bas, une viennoise au chocolat, toujours. Je me rends dans le 17ème, où sont situés nos bureaux, en vélo. Parfois, j’ai un peu chaud en arrivant, alors je me lave le visage. J’y suis dès 8:30. J’y reste jusqu’à 20:00, voire plus tard.

Tu déconnectes peu.

Je déconnecte entre 23:00 et 7:00, ce qui est déjà pas mal. Sinon, je suis joignable en permanence. C’est normal, lorsque l’on a sa propre société, a fortiori une petite structure. J’essaie de moins être sur mon téléphone lorsque je dîne avec ma copine ou mes amis. C’est pas facile. Je me soigne.

Comment se passe ton week-end ?

Je me lève un peu plus tard, vers 8:30. Très vite, je vais chez Bob’s Bake Shop, qui est à deux pas de chez moi. J’y vais le plus tôt possible car j’apprécie que ce soit calme. C’est ce que j’aime aussi en prenant mon vélo à 7:00 du matin, ce que j’aimais en sortant de boîte de nuit à la même heure, même si je le fais moins !

Tu petit-déjeunes chez Bob’s ?

Oui, j’aime beaucoup cet endroit, car il me rappelle quand j’étais à Montréal. Il me fait penser à mon diner favori là-bas, qui sert le meilleur bagel au saumon de la ville. Ils ont un excellent cinnamon roll.

Comment occupes-tu le reste de ta journée le week-end ?

Je travaille plutôt de chez moi, notamment car il n’y a personne au bureau. C’est un peu plus détendu que la semaine, je marche pas mal, pour prendre l’air assez régulièrement. Parfois, je travaille devant “Terrace House”, une émission de téléréalité japonaise diffusée sur Netflix.

Tu vois, ce n’était pas un exercice si difficile. Merci pour ton temps.

Merci à toi, et à lundi !

Photos : Louis Muller

Les produits de la routine de Marc Briant-Terlet