Dans la routine de Maël Noubissié Dans la routine de Maël Noubissié

Dans la routine de Maël Noubissié

Entretiens

Photos Victoria Paterno

Texte Anthony Vincent

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Le publicitaire et illustrateur parle stratégie de marque, dessins engagés, et peau sèche.

Pendant les travaux de son appartement à Courbevoie, Maël Noubissié nous accueille chaleureusement dans l’appartement-studio photo de sa copine. “J’ai une bonne dizaine de bombers en wax, comme ça je peux au moins en porter un différent par jour de la semaine”, répond le publicitaire et illustrateur de 28 ans quand on le complimente sur sa veste, parfaitement raccord avec l’esprit afro-pop de la pièce. De sa voix rauque, il parle stratégie de marque, dessins engagés, et phobie de la peau sèche.

Tu veux bien te présenter ?

Je m'appelle Maël Noubissié, j'ai 28 ans, et je bosse en agence de pub. Je suis social media strategist chez Publicis Conseil.

Ça consiste en quoi ?

On gère les réseaux sociaux de clients, participe aux brainstormings créatifs pour la conception de nouvelles pubs, et réfléchit aux stratégies de marques. Cette partie stratégie, c'est ce qui me plaît le plus : on se demande quelle est la promesse du client sur le digital de manière générale. Comment on retrouve la promesse du "Just do it" de Nike sur ses réseaux, par exemple ? Comment la marque met-elle en avant ses consommateurs ? On accompagne les marques pour qu'elles dépassent le stade de la communication pour atteindre le stade du serviciel.

Tu as toujours rêvé de travailler dans la pub ?

Enfant, je rêvais de devenir danseur pour Missy Elliott (rires). Je suis passionné de danse et de dessin, mais les métiers artistiques ne sont pas très valorisés au Cameroun où j'ai passé mon enfance. C'est pourquoi j'ai fait un bac S, une école de médias et d'audiovisuel à Rouen, avant de venir à Paris faire un master à Sup de Pub. Aujourd'hui, je ne danse plus qu'en soirées, l'âge étant passé par là, mais je dessine toujours beaucoup.

C’est quoi ton style de dessins ?

Quand j'ai découvert Instagram, je suis tombé sur des illustrateurs et surtout des illustratrices comme Sanaa K, Pénélope Bagieu, Mayada ou encore Blachette. Leurs dessins m'ont beaucoup inspiré à raconter des histoires depuis ma perspective. Depuis un an je partage mes dessins sur les réseaux sociaux et ils sont parfois perçus comme engagés.

Qu’est-ce qui t’inspire ?

Mon réseau social préféré, c'est Twitter, et quand j’y vois une actu qui m’agace, je réplique avec un dessin que je publie aussi sur mon compte Instagram. Ce que je préfère, c’est “rectifier le tir”, à mon échelle, quand une injustice à été commise. Quand la chanteuse Solange s'est insurgée qu'un magazine ait enlevé ses cheveux afros en couverture d'un magazine, je l'ai redessinée avec ses cheveux. Quand H&M met un petit garçon noir avec un sweatshirt "Coolest Monkey in the jungle", je l'ai redessiné avec une cape et un masque de super-héros pour le revaloriser. Je m’intéresse beaucoup aux questions de représentations.

En fait, tu es un peu comme un activiste ?

Je ne sais pas, disons plutôt que je soutiens à mon échelle. Se plaindre, c'est une première étape essentielle, mais je réfléchis aussi à comment agir pour corriger les choses, les faire autrement. Contre la sous-représentation du cinéma africain, je participe également à l'association Cinewax. Ce projet valorise le cinéma africain à travers un pass qui permet d'assister à des films africains à tarif réduit en Île-de-France. Ce pass annuel offre aussi des réductions pour certains restaurants, boutiques, festivals et d'autres partenaires afros, donc je suis heureux de participer à cette association culturelle au sens large.

Ça te plairait de faire du dessin ton métier ?

Ce n'est pas mon but, mais je suis souvent approché par des amis d'amis pour illustrer leurs projets de podcast, de livre jeunesse, ou de boutique, par exemple. En revanche, j'en accepte peu car c'est très dur de soumettre son travail à quelqu'un d'autre. Pour une commande, la personne peut trouver ton dessin hors sujet, vouloir changer les couleurs, l'attitude des personnages. C'est notamment pourquoi je ne veux pas en faire mon travail, car je ne veux pas être amené à devoir travestir mon dessin pour quelqu'un. Je ne dessine pas pour l'argent, mais pour le plaisir, et travailler dans la communication me plaît énormément.

À quoi ressemble ta routine matinale ?

Je me couche très tard, souvent vers 3 heures du matin. Je me lève donc avec difficulté vers 8h30, mais honnêtement je quitte vraiment mon lit vers 9h et fonctionne au ralenti (rires). Je vais dans la salle de bain et j'utilise des produits qui vont me permettre de rester bien hydraté. Comme j'ai la peau noire et sèche, ma phobie c'est d'avoir des marques grises dues à la sécheresse (rires) !

Tu utilises quoi comme produits ?

J'aime bien le gel douche menthe poivrée / arbre à thé car il n'assèche pas ma peau et me réveille bien. J'utilise un shampoing au karité pour cheveux crépus. Je me lave le visage avec le nettoyant ClarinsMen ou le nettoyant purifiant Horace. Quand j’ai le temps, j’aime bien masser l’exfoliant Horace puis le laisser poser une dizaine de minutes pendant que je fais d’autres trucs chez moi car j’ai remarqué qu’il nourrissait ma peau sèche. Après, je mets un déo, je m’hydrate le visage avec un le Gel Horace et le corps avec le baume Atoderm de Bioderma. Avant, j'utilisais que du Dexeryl, de la tête aux pieds. Cela fait peu de temps que j'ai compris l'intérêt d'utiliser des produits différents pour le visage et pour le corps.

Que fais-tu pour ta barbe ?

Je n'ai jamais trouvé de produits de rasage qui me conviennent et ne provoquent pas de boutons ou de poils incarnés alors maintenant je laisse mon coiffeur s'en occuper ! Il me coupe les cheveux et me taille la barbe quand je vais le voir toutes les 3 semaines. J'ai une tondeuse chez moi pour rafraîchir un peu les contours, et je mets de l’huile de ricin dans mes cheveux et ma barbe pour les fortifier, comme des potes du basket me l’ont suggérée. Après, je pars au travail en transports en commun, j’en ai pour 10 minutes.

Tu fais beaucoup de basket ?

Trois fois par semaine : mercredi soir, samedi matin, et samedi soir. Le samedi, c'est dans deux salles différentes, donc des ambiances et des niveaux distincts. Parfois on se charrie sur la perte de cheveux, et on se file des conseils pour éviter ça ! Après le basket, le gel douche menthe poivrée / arbre à thé me rafraîchit bien, et même si j’ai la flemme de mettre de la crème sur mon corps après, je me sens bien dans ma peau.

Les produits de Maël Noubissié