Dans la routine de Fabien Constant Dans la routine de Fabien Constant

Dans la routine de Fabien Constant

Entretiens

Photos Maggie Shannon

Texte Matthieu Morge-Zucconi

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Le réalisateur parle thé vert, déménagement à New York et premier long-métrage.

"Cela fait 4 heures que l'on essaye de caler une scène de voiture très importante dans le plan de travail, j'attends l'épiphanie". Lorsqu'il nous accueille chez lui, Fabien Constant est un homme occupé, et légèrement tourmenté.

Fabien est réalisateur et travaille actuellement sur son premier film de fiction. À son actif, on compte notamment de nombreuses publicités, pour L'Oréal, Yves Saint-Laurent ou encore Mercedes, mais aussi un documentaire, sorti en 2013, se penchant sur la styliste Carine Roitfeld, "Mademoiselle C.". Il vit aujourd'hui à New York, en plein West Village, où il nous a reçus pour nous raconter sa routine.

Je suis réalisateur de documentaires, de pubs, et ces derniers jours d’un film, mon premier long-métrage.

J’ai déjà eu plusieurs vies, j’ai été journaliste, puis producteur télé, puis enfin réalisateur.

Cela fait 5 ans que je vis entre New York et Paris. J’ai d’abord beaucoup tourné à New York pour mon documentaire sur Carine Roitfeld, “Mademoiselle C.”, puis j’y ai tourné des pubs, et des projets sont nés ici, comme mon premier film de fiction.

Je suis maintenant installé à New York, mais je ne me sens pas dépaysé. J’y ai des amis, j’ai la chance de vivre dans le West Village, où tout peut se faire à pied, à l’ancienne. Je suis très privilégié.

J’ai toujours produit ce que je fais. Je travaille à mon compte, j’ai donc de vraies journées de freelance : il n’y a pas deux jours pareils. Parfois je suis en plateau, parfois en repérage, parfois en montage, parfois chez moi sur mon ordinateur, parfois au bureau comme tout le monde.

Il est difficile de séparer vie professionnelle et temps libre, car mon temps libre est passé à nourrir ma vie professionnelle, en regardant des films. Cela dit, comme depuis que je suis gamin je cherche un moyen d’être payé pour aller au cinéma, je ne vais pas me plaindre.

Mes journées commencent vers 6:00 : j’ai beau être New-Yorkais cette année, Paris adore me réveiller avec 23 e-mails me demandant de valider quelque chose sur un projet.

Je connais tous les horaires et les modèles d’avions Air France entre New York et Paris selon les jours de la semaine. Vous avez le droit de trouver ça flippant, même si je voyage moins qu’avant car mon nouveau projet est assez chronophage et que je dois passer plus de temps à New York.

En voyage, j’emmène toujours mon casque anti-bruit, mon masque en velours pour les yeux, ma tasse fétiche faite par Timothée Humbert, mon potier préféré à Bonnieux dans le sud de la France, et une bougie du Château Marmont. Ça semble le comble de la prétention mais ça sent très bon et ça m’aide à dormir et à me sentir chez moi où que je sois.

Je bois beaucoup de thé. Je n’aime pas le goût du café, donc j’ai toujours bu du thé. Je ne l’aime que vert, parfumé ou pas, bio si possible, chaud ou froid, jamais sucré. Je sais que ce n’est pas le protocole, mais je n’enlève jamais le sachet. Je peux le laisser infuser très longtemps, j’aime quand il devient très amer.

Je porte la moustache. Elle est venue et partie mille fois, mais désormais je me sens très nu sans. C’est idiot les endroits où la pudeur se met. Je déteste quand elle rebique et quand elle dépasse sur la lèvre, donc je la taille au ciseau devant mon miroir une fois par semaine. Je n’aime pas perdre du temps pour quelque chose qui prend deux minutes et que je peux faire moi-même.

Je sors peu. Je préfère être opérationnel le lendemain matin pour aller au cinéma, mon activité favorite du matin !

Au quotidien, la règle n°1 c’est de se laver le visage. Pour cela, j’utilise le nettoyant Horace au binchotan. La règle n°2, c’est de l’hydrater. La règle n°3, c’est de faire ce qu’on veut mais de respecter les règles 1 et 2. Personnellement, j’aime m’appliquer de l’huile d’argan qui donne des joues de bébé, ou du moins c’est ce que j’aime penser, et de la crème solaire car je ne peux pas prendre le soleil.

Je viens de commencer le sport pour la première fois de ma vie. Ici, à New York, c’est un lien social, et je me suis dit que ça me ferait du bien, même si je suis encore dans ma période sceptique.

Après le sport, je me lave les cheveux avec un shampoing doux et démêlant, car j’en ai un peu trop en ce moment, ou parfois sans shampoing, pour ne pas les épuiser. Il paraît que le cheveu s’épuise, comme nous.

Je mélange plusieurs parfums Santa Maria Novella. Ma base est “Pot-Pourri” et “Opoponax”. Je les porte depuis des années et j’aime les mélanger. Parfois, j’ajoute “Melograno”, pour la joie de mon nez. C’est très égoïste, le parfum. On me dit parfois que je sens les huiles essentielles : ça me va tout à fait, au moins je sens une odeur vraie.

Photos : Maggie Shannon
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