Dans la routine de Benjamin Cotto Dans la routine de Benjamin Cotto

Dans la routine de Benjamin Cotto

Entretiens

Photos Louis Canadas

Texte Matthieu Morge-Zucconi

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Le membre de Lilly Wood & The Prick nous parle boxe, vie en tournée et playlist pour se réveiller.

L’appartement de Benjamin Cotto, dans le 20ème arrondissement de Paris, sent le neuf. Le musicien, 31 ans est l’un des deux membres du groupe Lilly Wood & The Prick, connu notamment pour le morceau "Prayer in C", devenu n°1 dans une quarantaine de pays avec un remix de l'allemand Robin Schulz.

Lorsque nous entrons, pas de doute, nous sommes bien chez un musicien : sont en vue clavier Wurlitzer et guitares Fender. “Je viens tout juste de m’installer”, nous lance-t-il, au moment où nous nous installons nous-mêmes autour de sa table, prêts à l’écouter parler de sa routine. Au menu ? Sa vie en tournée, sa passion pour la boxe mais aussi sa playlist pour se réveiller.

Depuis 10 ans, je suis membre de Lilly Wood & The Prick. Sur cette période, on a sorti 3 albums, des BO de films, et fait 700 à 800 concerts, dans le monde entier. Tout a commencé lorsque j’ai rencontré Nili (Hadida, autre membre du groupe, ndlr). Je faisais de la musique depuis 2 ans, on a fait des chansons tous les deux qu’on a commencé à jouer dans les bars avant de se faire repérer.

Je suis auteur-compositeur. J’écris pour Lilly Wood & The Prick, mais aussi pour d’autres artistes et récemment pour moi, quelques chansons en français.

Mon premier métier, c’était dans le domaine de la mode. Je suis toujours réalisateur de publicités. J’ai été assistant styliste, puis styliste, puis j’ai travaillé sur l'émission “Habillées pour…”. Aujourd’hui, je réalise toujours des films publicitaires.

Avoir ces deux métiers, ça me permet de jongler entre deux activités que j’aime. C’est bien de voir autre chose que la musique. Elles se complètent bien : je profite de mes voyages pour réaliser des films de mode, par exemple.

La tournée, c’est un moment particulier. On y mène une deuxième vie, c’est une sorte de bulle, très intense. Il y a celle que tu vis chez toi, et celle que tu vis en tournée. C’est comme une colonie de vacances. Les journées sont très cadrées : tu te réveilles dans le tour bus, tu essayes de faire un peu de sport puis l’après-midi on visite brièvement la ville avant d’aller faire les balances puis finalement le concert.

La scène, c’est indescriptible. Au début, comme je suis d’un naturel plutôt timide, c’était difficile. Aujourd’hui, ça va mieux : le groupe a trouvé un rythme, on peut sentir quand le show est bon aux réactions du public.

En tournée, il est compliqué mais essentiel de prendre soin de soi. Tu pars le lundi soir, rentre le dimanche matin suivant, tu ne vois plus tes amis. Je pars toujours avec beaucoup de produits : ma crème hydratante, mon savon, mon shampoing. J’ai la peau très sensible, je dois donc en prendre soin. Parfois, je vole des produits à Nili quand j’ai mauvaise mine en promo : tu es très exposé, donc il faut être frais, même si ce n’est pas toujours agréable de se doucher dans des algeco. Ah, et je ne bois pas d’alcool la journée.

Je suis toujours debout tôt, surtout à Paris. Je suis réglé sur France Inter, j’écoute la Matinale. Très vite, je mets de la musique Vers 10:00, j’ai un premier rendez-vous, suivi par un déjeuner, qu’il soit professionnel ou amical. L’après-midi, j’écris de la musique ou des pitches pour des films.

Ma playlist pour me réveiller est éclectique. Il y a du Nino Ferrer, le morceau “Looking For You”, du Souchon, “Les Filles Électriques”, du Tim Maia, l’album “Nobody Can Live Forever”, mais aussi “Passionfruit” de Drake et la version de 17 minutes de Foreigner de Cat Stevens.

Je bois beaucoup de thé. J’essaye tous les thés que je peux trouver. Je ne bois quasiment plus de café. Mon petit déjeuner, c’est thé, Krisprolls et jus d’orange.

J’ai beaucoup pratiqué la boxe, française comme anglaise. Mon père pratiquait lorsque j’étais plus jeune, donc je regardais souvent les combats avec lui quand j’étais plus jeune. Je n’ai jamais regardé le foot, mais toujours la boxe. J’ai aussi fait du tennis, du ping-pong, du badminton… Je pratique toujours la boxe anglaise, ma préférée, et de temps en temps, je m’entretiens avec un entraînement cardio. Après 10 ans de tournée, ton corps te rattrape !

Dans le milieu de la musique, la fête, c’est important. Il faut apprendre à gérer ça et se cadrer. Faire la fête tous les soirs est vite épuisant. J’y vais beaucoup moins. Je préfère un dîner où je connais des gens, c’est plus simple de garder bonne mine le lendemain !

L’art est une autre de mes passions. Je voyage beaucoup pour en voir, à la Biennale de Venise, au Frieze. Lorsque j’achète un tableau, j’aime bien connaître l’histoire qui se cache derrière, parler avec l’artiste.

Je voyage pas mal. J’ai eu durant quelques temps une sorte d’aversion pour le voyage, due à l’accumulation des tournées. Ça va mieux. Je viens de rentrer de Bali et Singapour. J’aime beaucoup aussi aller dans le sud de la France avec des amis, pour partager de bons moments et des bouteilles de rosé, ou en Bretagne. J’adore les voyages de 3, 4 jours !

Photos : Louis Canadas
Les produits de Benjamin Cotto