Dans la routine d'Antoine Dupont

Dans la routine d'Antoine Dupont

Entretiens

Photos Sébastien Filosa

Texte Matthieu Morge-Zucconi

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Le rugbyman du Stade Toulousain et du XV de France parle études, voyage et vie à Toulouse.

Golden boy, Antoine Dupont ? À 23 ans, le jeune rugbyman français est déjà l’un des plus en vue du Top 14, en plus d’être pressenti pour devenir capitaine du XV de France. Pourtant, le demi de mêlée a la tête sur les épaules : de passage à Paris pour La Nuit du Rugby (où il était nommé dans la catégorie « joueur de l’année »), il a pris le temps de nous raconter sa routine, entre études de management, sieste d’avant match et climat toulousain.

Bonjour Antoine, est-ce que tu peux te présenter ?

Je m’appelle Antoine Dupont, 23 ans, je suis joueur de rugby à Toulouse.

Devenir professionnel, c’était un rêve de gosse ou quelque chose qui t’est tombé dessus un peu par hasard ?

Depuis tout petit, même à l’école primaire, je rêvais d’être rugbyman pro. Quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais ça. On peut dire que j’ai grandi avec cet objectif. Après, c’est vrai que c’est allé assez vite pour moi, que ce soit mes premières sélections avec le XV de France ou le titre de champion de France avec Toulouse. Je savoure, car je ne me suis jamais attendu à ça. C’est toujours l’objectif ultime, évidemment, d’être appelé avec le XV de France. C’est un aboutissement dans une carrière, et je n’avais pas du tout prévu que ça arrive aussi tôt. J’ai eu de la chance : il y avait eu un blessé, j’ai été appelé, j’ai joué. Une carrière est aussi faite de chances et d’opportunités.

Comment s’organisent tes journées, lorsque tu as entraînement ?

Je me lève vers 8h, je déjeune, je me prépare. J’arrive au club 30 minutes avant l’entraînement. J’ai la chance d’habiter en centre-ville, c’est très agréable. Je vais à l’entraînement en scooter ou en voiture. En arrivant, j’ai quelques routines, je me prépare tranquillement : je fais des mouvements de mobilité, des étirements… Je réveille mon corps. Ensuite, le matin, on a souvent des vidéos, soit entre trois quarts, soit tous ensemble. On fait aussi de la musculation, puis on s’entraîne sur des terrains séparés. L’après-midi, l’entraînement se fait tous ensemble.

Et les jours de matches ?

J’essaye de ne pas trop avoir de rituels, car j’ai peur que si la routine est perturbée, cela perturbe toute ma préparation. Ceci dit, les étapes de la journée restent plus ou moins les mêmes à chaque fois. On a un repas d’avant-match, c’est un moment qu’on passe tous ensemble, puis on reste chacun tranquille dans nos chambres. J’aime bien faire une sieste avant le match, ça m’apaise. De cette manière, je suis dans les meilleures conditions pour jouer.

Tu as déjà connu des blessures. Comment t’assures-tu de bien récupérer physiquement entre les efforts ?

On a toujours des protocoles de récupération prévus avec l’encadrement. Quand on est un jeune joueur, on fait moins attention, mais ça vient avec le temps et l’âge. Depuis ma blessure, je fais plus attention aussi : il est fréquent qu’il y ait des points de contracture pendant l’entraînement, que ce soit une hanche qui a moins de mobilité, ou une douleur quelque part, donc on passe souvent dans les mains des kinés, des physiothérapistes. On est très bien suivis, c’est l’avantage.

À côté du rugby, tu mènes encore des études. Comment arrives-tu à jongler entre ces deux activités ?

Oui, je fais un master en management du sport que je dois terminer cette année. J’espère, en tout cas, car ça commence à être long (rires). Ce n’est pas évident de jongler, car parfois je pars à Marcoussis (où se retrouve l’équipe de France de rugby, ndlr), donc je suis absent pendant de longues périodes. Des mecs dans ma classe m’aident, m’intègrent dans leur groupe de travail. Du coup, j’arrive à gérer. Après, la période des partiels, c’est un peu le feu : je dois récupérer tous les cours, trouver le temps de réviser…

Tes études, c’est pour l’après-carrière ?

Pour être honnête, aujourd’hui, j’ai du mal à me projeter. Par exemple, au moment du bac, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. Je partais sur des études de physique-chimie, dis-toi. Puis en fait, je suis allé en STAPS, et maintenant je fais du management. Je fais des choses les plus générales possibles, pour avoir des bases et essayer d’avoir plusieurs portes ouvertes. C’est dur de se projeter à mon âge, déjà quand on est pas sportif de haut niveau, donc imagine ce que c’est quand tu dois aussi mener une première carrière.

Tu voyages beaucoup. Comment tu t’organises et fais en sorte de te sentir chez toi partout ?

Même lorsque j’étais petit, ça ne m’a jamais trop posé de souci, de découvrir de nouveaux endroits, de bouger. Je suis à l’aise avec ça, j’ai l’habitude de partir en déplacement. Avec moi, évidemment, je prends toujours mon téléphone, ma tablette, et quelques cours, surtout en période d’examens. J’ai des livres, aussi, selon le moment. Je suis en train de lire la biographie de Rafael Nadal en ce moment. J’avais lu un article sur lui et sa mentalité dans L’Équipe : il disait qu’il fallait toujours positiver et ne jamais s’apitoyer sur son sort. Ça résonne pas mal avec les épreuves que j’ai connues récemment. Nadal, il a une dimension mentale incroyable, dans le sport de haut niveau, c’est un modèle. En terme de mentalité, c’est quelqu’un qui m’inspire. J’essaye de voyager assez léger : l’avantage, c’est que lorsqu’on voyage avec l’équipe, on est en tenue d’entraînement plus qu’en tenue de ville. Ça permet de gagner de la place dans la valise.

Tu fais beaucoup attention à ton apparence ?

Pour être honnête, de plus en plus : avant je m’en foutais un peu, mais on est de plus en plus exposé en tant que joueur, donc il faut faire attention. J’ai mon gel douche, mon shampoing, mon dentifrice, une cire plutôt mate pour me coiffer aussi, et un peu de crème hydratante. J’ai souvent la peau sèche avec les douches à répétition, donc je dois faire attention à bien m’hydrater.

Est-ce que tu fais partie de ces sportifs fans de leur sport, ou est-ce que, au contraire, tu évites de regarder du rugby lorsque tu ne joues pas ?

J’ai du mal à couper à vrai dire. Je regarde beaucoup de matches. Même si je suis blessé, je déconnecte assez peu. Je vais souvent au stade par exemple, même pour voir jouer des copains. C’est quelque chose qui me fait vraiment plaisir. Toulouse est une ville qui me plaît beaucoup, même si je n’étais pas citadin à la base. Je traîne beaucoup avec les autres joueurs : en nombre d’heures, on est souvent à l’entraînement, puis on va boire un coup, on va au resto. On est encore jeunes, on a pas d’enfants, donc on profite. La ville est super agréable à vivre, jolie, vivante, dynamique et jeune. Et puis bon, le climat, c’est mieux que Paris, quand même (rires).

 

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