Ce que mon père m'a appris
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Texte Matthieu Morge-Zucconi
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Nous avons demandé à des hommes de nous raconter ce que leur père leur a transmis.
Votre père, c’est certain, vous a enseigné beaucoup de ce que vous savez aujourd’hui. Il est du rôle d’un père de partager avec ses enfants son expérience : ayant écouté d’une oreille attentive ses conseils, vous les répéterez à votre tour, lorsqu’il sera temps, à vos propres enfants. Chez Horace, nous sommes particulièrement attachés à ces conseils, ces savoirs, qui se transmettent de père en fils. À l’occasion de la fête des pères, le dimanche 18 juin, nous avons demandé à plusieurs hommes de nous raconter une chose que leur père leur a enseigné.
Gauthier Borsarello, directeur artistique de la marque Holiday
"Depuis ma plus tendre enfance, parmi les six enfants de notre fratrie, j’étais le seul à me lever avec lui le dimanche matin pour aller dans nos deux brocantes préférées, à Seine-Port et celle de Porte de Vanves. Là bas, il m'a appris à reconnaître tous les styles de mobiliers des XVIIIème, du XIXème siècle et de la première partie du XXème, en m'indiquant tous les détails qui définissaient un style. Je n'oublierai jamais ces moments qui m'ont tant appris, tant sur l'art et le mobilier que sur la relation à avoir avec les marchands et les antiquaires."
Olivier T., journaliste
"Chez nous, la barbe se transmet de génération en génération. C’est donc lui qui m’a appris à la tailler, en insistant sur le fait qu’il ne fallait jamais s’arrêter à la jugulaire pour éviter l’effet double menton. Il m’a aussi appris la règle du hors-jeu au Parc Lescure, à Bordeaux. Je ne sais pas si je dois le remercier pour ça !"
Alexandre Thomas, consultant
“Mis à part m’avoir légué un humour un peu douteux et une passion pour les plus petits détails des aventures de Tintin, mon père m’a aussi fait passer une certaine fascination pour la nature. Il aimait particulièrement m’emmener observer les oiseaux, m’enseigner leurs chants, m’apprendre les noms des plantes et arbres. C’est grâce à lui que je sais aujourd’hui quelle plante frotter sur une piqûre d’insecte ou une brûlure d’ortie.
J’essaye de transmettre cela à ma fille aujourd’hui. Elle sait quels champignons sont comestibles, et connaît la différence entre pic épeiche et un pic vert : le premier est un peu plus discret, dans sa robe comme son martèlement !”
Vadim Poulet, planneur stratégique
"Évidemment, il m’a appris les bases : repasser mes chemises, faire un noeud de cravate. Mais surtout, c’est avec lui que j’ai découvert la course à pieds. Lorsque j’avais 15 ans, nous courions ensemble en Toscane, faisant à pieds les dix kilomètres qui nous séparaient de la plage. C’est par la suite que je me suis mis à pratiquer l’athlétisme. Aujourd’hui, je cours toujours trois fois par semaine."
Lionel, public policy manager chez Amazon Web Services
“Mon père m'a évidemment appris à me raser comme il faut et sans se charcuter. Malgré le talent avec lequel il m'a enseigné ça, j'ai quand même décidé de me laisser pousser la barbe. Par esprit de contradiction, sans doute. Il m'a aussi transmis la valeur de l'effort et du travail, lui qui était arrivé de Tunisie sans rien pour faire des études de médecine.
Avant toute chose, c'était surtout un amoureux des belles voitures alors ce que je retiens en particulier ce sont les étés en Lada, partout en France. C'est aussi ce que j'essaye de transmettre à mon fils, l'amour de la belle mécanique et des beaux objets (en plus d'être gentil et de ne pas manger avec les doigts, bien sûr).”
Marc Briant-Terlet, cofondateur de Horace
“Mon père m’a transmis l’amour du sport, du football au tennis en passant par la boxe et le basketball. J’ai tout regardé, tout pratiqué. J’en ai gardé une culture de la performance et de l’esprit d’équipe. Même les sports individuels sont en fait des sports d’équipe : sans coach, le joueur n’est rien.”
Matthieu Morge-Zucconi, rédacteur en chef de Horace
“Mon père m’a brièvement expliqué comment me raser et m’a toujours laissé une relative liberté capillaire. Ce qu’il m’a transmis est à aller chercher ailleurs : il m’a appris à apprécier les plus importants romanciers américains (et avec ça, la lecture) et l’album “London Calling” des Clash. Enfant, il m’a appris à nager un crawl quasi-parfait et, plus récemment, à faire du paddle-board. Plutôt utile en été.”