Dans la routine de... Trésor Bofete

Dans la routine de... Trésor Bofete

Entretiens

Photos D.R.

Texte PAJM

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Rencontre avec un trentenaire parisien stylé qui murmure à l'oreille des jeunes marques.

Trésor est ce qu'on appelle un esthète. Ancien directeur de la communication pour une radio française, il a tout plaqué pour vivre de sa passion : le style. Aujourd'hui, il aide de jeunes marques à gérer leur image et à peaufiner leur style. Entretien. 

Comment prends-tu soin de toi ? 

Un des premiers trucs auquel je fais attention, c’est ma coupe de cheveux. Et aussi à mes contours. Niveau capillaire, j’ai eu mille vies et j’ai presque tout tenté. J’ai eu des afros, des tresses collées, les cheveux défrisés (rires)... Puis, j’ai mis du temps à avoir la barbe. J’enviais un peu mes potes. Donc je me suis focalisé sur ma moustache, j’y fais attention. Ça donne une allure.

Tu as des rituels pour ta barbe et tes cheveux ? 

Deux à trois par semaine, je me fais un masque au beurre de karité pour les cheveux, après mes shampoings. Je ruine d’ailleurs mes taies d’oreilles avec mes cheveux (rires). Et ensuite, j’ai une routine quotidienne : nettoyer et hydrater. Et j’utilise aussi le Masque purifiant visage de Horace et l’ Exfoliant visage ponctuellement. Ce dernier surtout parce que je peux avoir des poils incarnés. Les gommages aident beaucoup.

 

Tu es consultant en image et travaille avec des jeunes marques. Comment t'es-tu lancé ? 

J'ai toujours eu beaucoup d'intérêt pour l'image et le style. Et je me suis rendu compte que je pouvais en faire quelque chose, une activité, il y a quelques années. Grâce à mon entourage, surtout, qui m’a fait comprendre que mon goût pour la mode, pour les images et les connaissances que j’avais dans ce domaine là pouvaient servir d’autres personnes. J’ai fini par monter mon agence de consulting. 

Quel a été le déclic ? 

C’est ma copine ! Elle aussi avait un parcours très classique : école de commerce, stage dans une grosse boîte, etc. Etant passionée de café, elle a fini par monter son propre coffee shop en 2017. Elle a quitté son job et a commencé des formations. Et malgré le contexte pour les bars et les cafés en ce moment, elle n’a jamais été aussi heureuse. Ça m’a vachement motivé… Je mêle vraiment ma passion à ma vie professionnelle.

 

Comment définirais-tu ton style ? 

C’est un mélange d'influences streetwear et de pièces plus satoriales. J’aime mixer les styles, et aussi rajouter du vintage. Mon style est assez éclectique, je fonctionne au coup de cœur en fonction de ce sur quoi je tombe. Je peux m’habiller en costume, et mettre une paire de baskets et une casquette. Ou alors mettre un joguing avec un blazer. 

Premiers souvenirs de style ? 

Je suis originaire du Congo Kinshasa donc la sape et la sapologie (mouvement culturel et vestimentaire du Congo, ndlr) m’a toujours nourri et inspiré. Je me rappelle de mes oncles dans les années 90 qui mettaient plus d’argent dans leurs vêtements que dans leur loyer. La mode, ils le vivaient vraiment comme un exutoire. Ils avaient des jobs difficiles et être élégants en dehors des heures de travail était très important. J’ai aussi des souvenirs de ma mère qui portaient des vêtements très colorés.

Comment ton apparence est devenue importante pour toi ? 

Mes parents se sont séparés quand j’étais enfant et on ne nageait pas dans le luxe et l’argent. Seulement, il ne fallait pas avoir l’air “pauvre”, c’était presque culturel. C’était presque un drame quand je revenais de l’école avec une tâche, parce qu’on ne pouvait pas forcément aller à la laverie pour les vêtements tous les jours. Ça m’est resté. Aujourd’hui, je ne peux pas mettre un pied dehors sans être bien habillé.

Aujourd'hui, tu te sens bien dans ta peau ? 

Je n’ai jamais vraiment été mal dans ma peau. Au-delà d’être bien dans sa peau, j’essaye d’être bien dans ma vie. Avoir une activité qui m’épanouit, être bien entouré. J’ai jamais eu besoin du regard des autres pour me sentir validé. Et j’en suis très content. Je pense que c’est aussi lié à mon éducation.