Dans la routine... de Nicolas Huchard

Dans la routine... de Nicolas Huchard

Entretiens

Photos D.R.

Texte PAJM

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Nicolas Huchard a un CV long comme le bras, truffé de noms célèbres, avec qui il a esquissé quelques pas de danse : stars de la chanson aux grandes maisons de mode. Rencontre avec un artiste passionnant et passionné.

L’année dernière, il était en tournée avec Madonna. Cette année, c’est lui qu’on a retrouvé derrière la chorégraphie pour la collaboration entre Aya Nakamura et Undiz. Tout ça en plus d’une myriade d’autres projets de grande ampleur. Dans ses crédits, on compte des chorégraphies pour Jean-Paul Gaultier, Angèle, Shay, Christine & the Queens et bien d’autres encore. Nicolas Huchard ne s’arrête jamais. Dans ce rythme effréné, on a réussi à le capter pour parler de ses routines et de son riche parcours. 

Allons-y directement : comment prends-tu soin de toi ? 

J’essaye de bien manger déjà. Je pense que c’est la base. Ce n’est pas le plus facile… Surtout quand on passe devant un McDo (rires). J’hydrate beaucoup ma peau. Surtout parce qu’elle est sèche. Je n’ai pas trop le choix, sinon ma peau tire. J’essaie de me nettoyer le visage tous les soirs avant de me coucher. Ce n’est pas facile à faire mais quand on le fait, on voit les résultats. Je fais aussi des masques et des gommages régulièrement. Je pense que c’est important de prendre soin de soi. Surtout en ces temps. Je trouve ça cool cette interview d’ailleurs pour ça. Vos produits sont apaisants, ils sentent bon. Ils permettent de vrais moments pour soi. 

Comment est-ce devenu important pour toi ?

J’ai toujours eu ça en moi. J’ai le souvenir de ma mère depuis tout petit qui se badigeonnait de crème sur son lit après la douche. Elle le fait toujours. J’ai compris que c’était pour s’occuper de son corps, le connaître, le chouchouter. On a besoin de ces rituels pour se sentir bien. 

 

 

Tu dirais que tu es bien dans ta peau ? 

Oui et pour y arriver, je me mets un peu sur un piédestal. Je ne laisse personne me juger. Si tu me juges, c’est ton droit, c’est ton jugement, mais ça ne m’affecte pas. Ce n’est pas toujours facile. Quand on arrive à se libérer de ça, on se sent plus léger. 

Les questions de diversité et de représentation sont très discutées dans la danse et la mode, milieux dans lesquels tu évolues. Où en est-ce selon toi ? 

Les choses changent. Des efforts sont faits. J’ai pu travailler dernièrement sur des projets où la question de l’inclusion se trouvait au centre. Et pas que devant la caméra ou sur scène, dans le processus de création aussi. Ça avance oui, mais pas assez vite. On a beaucoup de retard. J’encourage les gens de ces industries à le faire sincèrement. Surtout que les cultures noires, orientales, latines et asiatiques inspirent énormément la danse et la mode. C’est donc bizarre de s’inspirer de personnes et de leurs origines, sans les inclure et leur donner la parole. Surtout les projets sont plus beaux, plus riches quand il y a de l'inclusion et de la diversité à tous les niveaux. 

 

 

 

 

 

Comment as-tu débuté la danse ? 

C’est un parcours en plusieurs étapes. Au CP, j’étais assez solitaire. Je ne jouais pas avec les autres enfants dans la cour de récréation, j’étais isolé. Je faisais des acrobaties tout le temps de mon côté. Mon institutrice a proposé à ma mère une petite formation de cirque pour enfant. Elle m’a inscrite et c’était parti, j’ai adoré. Là-bas, il y avait des cours de danse et c’est comme ça que j’ai commencé. J’ai pu m’épanouir, parce que j’aime bouger, m’exprimer avec mon corps. Puis, j’ai fait du karaté. Au départ parce que j’étais fan de kimono. J’en voulais absolument un. Le karaté pour moi, ce n’est pas forcément un sport de combat, c’est plus proche de la danse. Tu y apprends des chorés, des katas. À l’adolescence, j’ai commencé le hip hop et j’ai fait plein de rencontres. J’ai compris que je voulais faire ça de ma vie, ça me faisait vibrer. 

Ton travail est aussi politique. Dans le clip What’s your pleasure de Jessie Ware, tu joues avec ton androgynéité. Quel était le message ? 

Avant tout, je me trouve beau en robe ! Je trouve ça dommage que dans nos sociétés, les bijoux, le maquillage et les robes soient mal vus quand les hommes les portent. Tout le monde peut s’habiller comme bon lui semble. Beaucoup de personnes m’ont envoyé des messages en me disant qu’elles se sentaient validées par cette vidéo et me remerciaient. Je répondais : “Je n’ai rien fait de spécial, je fais tout le temps ça chez moi !” (rires)

 

Suivez Nicolas Huchard sur Instagram ici.