Marin Montagut, illustrateur et créateur, parle de soins, de son amour pour la fleur d’oranger et du cap des 30 ans Marin Montagut, illustrateur et créateur, parle de soins, de son amour pour la fleur d’oranger et du cap des 30 ans

Marin Montagut, illustrateur et créateur, parle de soins, de son amour pour la fleur d’oranger et du cap des 30 ans

Entretiens

Photos Romain Ricard

Texte Nolyne Cerda

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BIEN DANS SA PEAU. Rencontre avec Marin Montagut, un artiste parisien touche à tout.

Ancien étudiant de la prestigieuse Central Saint Martins School à Londres, Marin Montagut, Toulousain de naissance, puise son inspiration à travers les voyages, les antiquaires et sa soif de liberté. Artiste sensible, esthète et polyvalent, il a été à la fois l’assistant du décorateur Christian Sapet, scénographe dans le monde du cinéma, vidéaste pour de prestigieuses maisons de mode mais aussi illustrateur avec ses célèbres « Bonjour City Map Guides » peintes à l’aquarelle. Une vie pleine de rencontres et de découvertes qu’il met en scène maintenant dans sa boutique de curiosités rue Madame à Paris ainsi que dans ces lieux fétiches parisiens qu’il fait découvrir à dos de scooter dans son émission « Maps », tous les dimanches, sur Paris Première.

Vous multipliez les casquettes, comment faites vous pour gérer la pression ?

J’ai la chance de faire ce qui me passionne donc je n’ai pas vraiment l’impression de travailler. Et heureusement, car mes passions prennent beaucoup de place dans ma vie, week-end inclus ! L’inspiration est constante autour de moi, même quand je vais chiner dans les brocantes fin de semaine, en Normandie. Mais pour me canaliser, je fais beaucoup de to-do lists et j’essaie de tout couper quand je pars m’évader dans ma maison de campagne. Le vendredi, par exemple, c’est journée peinture et dessin dans mon atelier. Et quand je ressens le besoin de me détendre, je me plonge dans de vieux films.

Lesquels ?

Le dernier en date que j’ai revu est « Funny Face » (Drôle de frimousse, NDLR) de Stanley Donen. C’est un film musical avec Audrey Hepburn de la fin des années 1950. Je l’adore.

Vous baignez dans l’univers du beau, de la créativité, du bon goût. Est-ce important pour vous de prendre soin de vous également ?

Oui mais c’est venu avec le temps. Plus jeune, je ne prêtais pas attention à mon apparence ou alors j’étais davantage porté sur les vêtements à la mode. Aujourd’hui, tout ce que j’achète est vintage. J'aime la boutique La Blouse de Lyon à Paris qui propose des vêtements qui durent. Pour ce qui est de prendre soin de moi, je suis assez minimaliste. Le matin, je saute sous la douche et je mets une crème hydratante. Côté cheveux, comme ils bouclent, je préfère les laisser vivre et j’opte pour le naturel. Et j’utilise un rasoir avec sabot une fois par semaine, histoire d’entretenir ma barbe.

Une odeur addictive à déclarer ?

La fleur d’oranger ! Je ne peux pas m’en passer. Je m’en asperge immédiatement en sortant de la douche. C’est ma routine depuis des années. C’est frais et ça me rappel le sud et l’Italie car c’est une eau que j’achète chaque été dans un petit village en Sicile. Je suis très sensible aux odeurs. L’odeur de la cire dans les ateliers me touche par exemple. Et comme je suis quelqu’un de très visuel, j’associe toujours une senteur à un lieu. C’est pour cela que j’ai pensé trois bougies pour ma boutique : Bonjour Paris qui rappelle le feu de cheminée, Bonjour Sicile à la fleur d’oranger - évidemment - et Bonjour Normandie à la feuille de tomate façon potager.

Est-ce qu’aujourd’hui vous pouvez dire que vous êtes bien dans votre peau ?

Oui ! Il y a eu cette frontière des trente ans. Je pensais que c’était un leurre cette idée d’aller mieux passé ce cap mais en fait pour moi, non. Je suis en accord avec moi-même. Selon moi, à 20 ans, j’étais comme un chien fou avec l’envie de tout voir et surtout de fuir les étiquettes. De 20 à 30 ans, c’était une sorte de laboratoire où on touche à tout, on expérimente. Et un jour, une formule commence à prendre. Petit, j’ai toujours eu envie de travailler dans les arts mais quand on me demandait d’être plus précis, de choisir un art parmi tous les arts, il n’en était pas question. Je ne voulais pas avoir à choisir, ni être enfermé. Mon idée était de raconter des histoires à travers des médiums différents comme la vidéo, le dessin… Et c’est ce que je fais aujourd’hui. Je suis libre et je me sens bien.

D’où vous vient ce goût pour les arts et pour cette farouche liberté ?

Mes parents étaient antiquaires et j’avais une grand-mère artiste peintre. Je suis clairement tombé dans la marmite étant petit. Le style de vie, libre, de ma grand-mère, m’a toujours fasciné. J’imagine que ça a joué dans mes choix comme celui de partir pour Londres dès mes 18 ans. Là-bas, j’y ai appris les bases du dessin mais aussi une certaine liberté créative. Et ensuite j’ai beaucoup voyagé, ma petite boîte d’aquarelles toujours dans le sac. Je croquais les villes que je découvrais et naturellement ça a donné naissance à mes guides « Bonjour » chez Flammarion.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

Tout. Le monde, le quotidien, le objets qui ont vécu, les voyages, les marchés aux puces, le monde d’hier, les services d’époque, les devantures dorées de magasins qui ont traversé les époques. La liste est longue, mais ça me touche de voir ces choses réalisées par des artisans et qui ont su et pu traverser les années. Pour ce qui est de personnes, précisément, j’admire l’art naïf et brut de Le Douanier Rousseau. Il peignait avec ses propres perspectives. Ça donnait quelque chose de très enfantin. Et j’adore Frida Kahlo pour ses couleurs vives et sa passion pour les ex-votos et les reliquaires.

Sa routine avec les soins Horace

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