On a demandé à un médecin : c'est quoi, le PRP ?
Photos Victoria E. Paternò
Texte Matthieu Morge-Zucconi
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Le Docteur Antoni Calmon parle plasma.
Le Dr. Antoni Calmon, médecin esthétique entre Paris et Londres, répond à nos questions sur l’une des procédures de médecine esthétique les plus répandues chez l'homme : les injections de PRP - du plasma riche en plaquettes.
C’est quoi, cette procédure ?
C’est une procédure que je pratique à Londres. Il s’agit d’injections de plasma enrichi en plaquettes. Ça sert pour pas mal de choses - même les dentistes peuvent l’utiliser.
Le PRP, comment ça se passe ?
Tout commence par une prise de sang. Dans le tube, il y a un gel qui va permettre de séparer les globules blancs et plaquettes des globules rouges. Ensuite, on met le tube 7 minutes à centrifuger, on le récupère et on a les globules rouges au fond, et le plasma jaune / doré au dessus. Dedans, il y a des plaquettes, ce qui sert à la coagulation. C’est farci de facteurs de croissance - et ça aide à améliorer, notamment, le renouvellement cellulaire.
Ça sert à quoi ? Quelles zones peuvent être traitées ?
Selon l’endroit où on l’injecte, ça varie ! En médecine esthétique, on l’utilise principalement pour le visage et pour les cheveux.
Le PRP pour le visage
Pour le visage, la technique est également appelée Vampire lifting, ou Vampire lift. C’est vraiment bien pour redynamiser et éviter les rides. On le pratique en mésothérapie superficielle, mais il vaut mieux l’injecter plus profondément, pour renforcer l’efficacité. Parfois, je le mélange, par exemple avec de l’acide hyaluronique, pour stimuler la production de collagène. On fait ça une fois par an en prévention pour les gens à partir de 30 ans, et 2 à 3 fois par an pour ceux qui ont les peaux abîmées ou flétries.
Le PRP sur le visage permet de traiter de nombreuses problématiques différentes. Quelques exemples :
- - Diminution des cicatrices d’acné ou cicatrices post opératoires ainsi que des taches brunes dues au soleil
- - Amélioration de la texture de la peau : lisse et repulpe la peau
- - Diminution des rides
- - Traitement des cernes colorées
Le PRP pour les cheveux
Pour les cheveux, le PRP rebooste à fond la repousse des cheveux. Attention, ça n’empêche pas la chute des cheveux, mais ça aide à repousser. C’est utile pour compléter un traitement, par exemple au Propecia ou au Minoxidyl. Ces traitements ne font pas repousser les cheveux, ils bloquent juste la chute. Si tu complètes le traitement avec le PRP, tu as une amélioration, et une repousse - plus ou moins efficace selon les personnes.
Le PRP pour les cheveux est donc recommandé pour les hommes ayant une alopécie légère à moyenne, des cheveux clairsemés, partiellement dégarnis.
C’est par exemple une très bonne étape préalable à des implants capillaires : on fait ça en 6 mois (il faut faire une première séance, une deuxième séance 3 mois après, puis encore 3 mois après). Cela permet d’optimiser la repousse et de stabiliser la chute. Une fois la chute stabilisée, si la repousse est bonne, on peut souvent réduire le nombre de greffons nécessaires pour la greffe. Il m’est même arrivé d’annuler des implants car le PRP avait très bien fonctionné !
Le PRP pour la barbe
Une zone d’alopécie dans la barbe peut également être traitée avec des injections de PRP. Pour les hommes qui veulent une barbe plus dessinée et plus densifiée, ou pour corriger une zone dégarnie dans la barbe.
Combien de temps dure une injection de PRP?
1 minute de prise de sang, 7 minutes de coagulation, et une injection qui dure deux minutes. C’est pas forcément très agréable mais avec un peu de froid, ça se passe très bien. Une fois sorti, hormis 20 minutes de bosses, tout se passe bien.
Combien ça coûte ?
Le tarif oscille chez nous entre 600 et 1000€ la séance, selon la zone à couvrir. Si un seul tube de plasma est nécessaire, c’est 600 - ça suffit pour couvrir des golfes, par exemple. Le nombre de séances varie en fonction de la zone traitée (visage, cheveux, barbe), de la taille de la zone, du besoin, etc. C’est le médecin qui fixe le protocole du traitement, et le nombre de séances lors de la première consultation.